Une boite de couleurs contient un nombre limité de teintes, or dans la nature ou dans notre imagination créative une multitude de nuances peuvent être présentes. Maitriser les mélanges de nos couleurs de base va nous permettre d’obtenir une variété de nuances quasiment infinie.

Il y a plusieurs moyens de mélanger les couleurs : sur le papier (par glacis, ou par apports de pigments dans l’humide), ou sur la palette, c’est ce que je vais explorer maintenant et vous présenter dans cet article.

J’ai lu dans plusieurs manuels qu’il n’était pas conseillé de mélanger plus de trois couleurs dans un mélange, pourtant dans de nombreuses vidéos de démonstration on voit de grands aquarellistes mélanger beaucoup plus de couleurs (parfois 4 ou 5 voir plus) pour obtenir la teinte recherchée. C’est vrai qu’il y vont avec parcimonie et rajoutent « une petite pointe de ceci, une petite point de cela … » pour obtenir la nuance recherchée.

Une bonne expérience est nécessaire pour maitriser tout cela et dans un premier temps je vais  explorer les mélanges de base à 2 couleurs.

Nuanciers de mélanges bichromes

Je vais donc commencer par des mélanges bichromes (2 couleurs), en partant d’une couleur et en faisant un nuancier avec des mélanges avec chacune des autres couleurs de base de ma palette, tout en variant les proportions de chacune progressivement pour évaluer les dégradés :

Pour commencer je suis parti du jaune Transparent (une teinture) que j’ai mélangé  avec les autres couleurs dans l’ordre chromatique et je vais voir toutes les couleurs intermédiaires obtenues :

Melanges-JauneTransparent

On peut remarquer qu’ à partir de ce jaune :

  • on obtient avec les rouges toute une gamme d’orangés, l’orangé obtenu avec le rouge cadmium est particulièrement lumineux
  • avec les 2 violets  on tend vers les bruns ou les noirs (le violet est la complémentaire du jaune)
  • avec l’outremer on tend déjà vers les verts (ce qui montre que l’outremer n’est pas la complémentaire du jaune)
  • une grande gamme de vert avec les différents bleus
  • je remarque également au niveau des pigments que l’outremer, le bleu Céruléum et le vert Viridian ont tendance à granuler, donnant des  effets de matière intéressants

mélanges Jaune Cadmium et bleus

En complément, je fais quelques planches supplémentaires pour tester également les mélanges du jaune Cadmium avec les bruns (‘Brun de Garance et Marron de Pérylène), les bleus de Prusse et l’indigo etc ..:

mélanges Jaunes cadmium et bleus

    Ou encore avec le jaune Cadmium les bleus rompus, le Bleu de Prusse et l’Indigo

Je continue avec le rouge Carmin, et j’obtiens toute une gamme de violets magnifiques avec les bleus et je vois que c’est avec mon vert Winsor (Emeraude) que je tire vers les gris
Comme un musicien fait ses gammes pour s’approprier la maitrise de son instrument, on peut continuer ces exercices et se constituer une première expérience des mélanges de pigments.


Voilà pour aujourd’hui, le sujet est loin d’être épuisé, mais ces quelques exercices,

  • m’auront permis de mettre un peu en pratique quelques théories sur la couleur, sachant que si la théorie peut ouvrir des champs de connaissance et de réflexion, c’est bien la pratique qui va apporter à chacun la maitrise souhaitée
  • j’ai pu constater que les pigments du Bleu de Prusse et du Vert Viridian sont très dure à diluer (à partir du godet de couleur) et qu’il n’est pas facile de charger le pinceau de pigments
  • à contrario l’indigo et les 2 violets, à partir d’une faible quantité de pigments, sont très foncés et colorants, et qu’il faut bien les diluer pour obtenir des teintes lumineuses
  • et la pratique nous apprends également que le dosage de l’apport en eau et les propriétés de chaque pigment (transparence, opacité, granularité, miscibilité …) sont capitales dans les mélanges.

 

Dites moi si cet article vous a intéressé et faites moi part de vos commentaires,

à vos pinceaux,

et à bientôt,