Quoi de mieux que des poissons exotiques nageant dans la lagune pour explorer à l’aquarelle la technique sur papier mouillé

Dans cette étude l’idée est de mettre en œuvre les gestes de base à l’aquarelle dans la technique du « grand mouillé » (wet in wet).

  1. apports en masse de pigments dilués (voir crémeux) sur surface saturée en eau : les pigments se propagent  par suspension dans l’eau selon leur nature (teintures, sédiments, minéraux) formant des volutes en dégradés que l’on oriente par inclinaisons du support
  2. Avec le début de l’évaporation, le papier va évoluer dans le mi-mat et le mat-frais, c’est le moment pour ouvrir des blancs (enlever la couleur du fond pour retrouver la surface blanche du papier) sur les surfaces qui vont recevoir une autre couleur ou rester blanches
  3. Quand la feuille est dans le mat-sec (juste encours humide à cœur) il est possible de ré intervenir sur les réserves en précisant le sujet par apports de jus crémeux. Là encore il est possible de ré humidifier certaine parties et de faire fuser localement les couleurs dans l’humide.

Le sujet

Des poissons exotiques nageant dans l’eau claire de la lagune, et réaliser cette aquarelle en utilisant pour la mer des fondus sur papier mouillé avec fusions des pigments (bleus et vert), puis après ouverture de blancs peindre les poissons par quelques touches de marron et de jaune qui devront légèrement fuser dans l’humide pour ne pas être trop nets afin de donner une vision aquatique.

Préparation du support

J’ai choisi dans un format 19×28 cm un papier Fabriano Artistico 300 gr pour ses qualités dans l’humide et sa blancheur donnant des couleurs très lumineuses. Je l’ai laissé trempé 5 min dans un bac et je l’ai posé juste égoutté sur une planche.

Première étape :  Les fonds

Préparation des couleurs

  • un premier mélange de bleus : d’Anvers, d’Outremer et d’un peu d’indigo
  • du bleu de céruléum, turquoise phtalo, vert viridian
  • un ocre jaune

Les pigments sont apportés sur surface miroir (très mouillé, lisse), les pigments en suspension sont dirigés par inclinaison du support et se mélangent en dégradés. Je démarre avec le premier bleu en haut pour la mer plus lointaine et profonde, pour l’eau claire du lagon en premier plan j’utilise le deuxième mélange de bleus avec des pointes d’ocre au centre qui vont aussi fuser pour évoquer le fond en sable clair.

Ne pas hésiter à forcer la dose pour avoir des pigments en quantité dans cette phase car l’aquarelle en séchant va perdre énormément d’intensité dans ses couleurs,

Deuxième étape : l’ ouverture des blancs

Dans le mat-frais, pour les poissons et les reflets dans l’eau du lagon, retirer (absorber) les pigments du fond avec le tranchant d’une brosse en dessinant les silhouettes des poissons en train de nager et quelques reflets dans l’eau claire

Troisième étape : peindre le sujet

Dans le mat-sec, dans les blancs levés, dessiner les poissons, par quelques rayures brun foncé et quelques apports de jaunes. Les couleurs sont posées après avoir localement ré-humidifié à l’eau claire les réserves de blanc pour obtenir une légère fusion des pigments afin de ne pas donner des contours trop nets et rendre une vision aquatique.

Laisser sécher, à consommer à point !

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Voilà pour cette étude « dans le mouillé », je propose à ceux qui ont en ont envie de se lancer, c’est très ludique, et beaucoup de sujets peuvent être traités, paysages tendant vers l’abstraction, personnages expressionnistes,

à vos pinceaux …

Faites moi part de vos expériences, laissez moi vos commentaires,

à bientôt