Voici une étude de paysage réalisée à partir d’un « Pas à Pas » de l’artiste espagnol Guillem Fresquet et proposé par JM. Parramon dans son livre Les paysages à l’aquarelle.

Les « Pas à Pas » donnent pour la réalisation d’une aquarelle

  • Les étapes successives à suivre
  • Les couleurs à utiliser et les mélanges à faire
  • Les gestes à effectuer

Le pas à pas permet d’avoir un fil directeur, des conseils et indications, cependant c’est bien la compréhension et l’interprétation personnelle de ces conseils, et les gestes réalisés en séance (plus ou moins maitrisés) qui vont permettre de faire sa propre expérience, d’explorer, d’apprendre et d’observer (le plaisir est avant tout dans la pratique !) … et peut être aussi de réaliser une belle aquarelle.

Je partage ici avec vous sa réalisation, à partir de mon interprétation personnelle, de mon niveau technique, et je fais part des remarques et observations que j’ai pu en tirer.

j’ai choisi pour cette aquarelle de tester un papier Sennelier 300 gr, que je pose à plat sur une planche sans le fixer.

Etape 1 : l’ébauche au crayon

Il s’agit de placer très sommairement au crayon les grandes lignes de la composition : quelques verticales signalent les arbres, les obliques suggèrent les fonds et les berges de la rivière.

Etape 2 : les premiers fonds au lavis

Il s’agit de rendre l’atmosphère du ciel et des montagnes avec un premier lavis.

Je prépare sur la palette 2 teintes assez diluées

  • un gris violacé pour la partie gauche du ciel, obtenu par mélange de carmin, d’ocre et un peu de bleu
  • un bleu rompu obtenu par ajout de bleu outremer dans le gris précédent

Je commence le lavis avec la première teinte très diluée dans le quart supérieur gauche, que j’étends sur l’ensemble du ciel, en ajoutant dans le mouillé un peu du bleu à droite.

Après quelques minutes, le papier a commencé à absorber le lavis, et je peux poser les montagnes avec le gris bleu : on observe à gauche le ‘fondu‘ du haut des montagnes avec le ciel et au centre un contour plus net, donnant un effet intéressant de profondeur et de perspective.

Cet effet de « magie de l’aquarelle » a été obtenu parce que à gauche le lavis du ciel a été bien chargé en eau, les teintes ont donc fusionné sur le papier encore humide, au centre le papier a été moins humidifié par le lavis du ciel plus transparent et il n’y a pas eu mélange de pigment.

Ensuite, en ajoutant un peu d’ocre dans le mélange je pose les collines et les berges éloignées de la rivière, et j’ajoute des pointes de carmin qui vont fuser dans le mouillé.

Etape 3 : apparition de quelques formes

Avec un pinceau moyen, j’esquisse au niveau des collines des formes d’arbres avec des tâches réparties de bruns et de verts (je vérifie et affine les teintes des mélanges sur la palette avant de les appliquer)

Avec ces bruns et marrons je commence ensuite à définir les bords de la rivière … il ne reste du blanc du papier que ce qui est destiné à la rivière.

On commence à lire la composition : le ciel, la montagne lointaine et embrumée, les collines, la rivière …

Etape 4 : relief et verticalité

Je commence à tracer avec des bruns foncés les troncs des arbres le long de la rive gauche en créant un premier plan, et ceux en rive droite en deuxième plan plus dilués. Les ombres vertes des arbres sont tracées.

Pour donner matière et reflets aux arbres et aux branches, l’artiste nous dit d’ouvrir des blancs dans le frais …. Je n’ai pas vraiment réussi à le faire, ne maitrisant pas suffisamment le geste … (sujet à creuser …)

Etape 5 : la rivière

J’ajoute un peu de bleu outremer et de bleu de Prusse au mélange pour trouver la bonne teinte et m’occupe de la rivière. Le pas à pas donne beaucoup d’indications sur les gestes du peintre lors de cette étape (ouverture de blanc, grattage avec l’ongle, etc …), mais lorsqu’il s’agit de le réaliser moi-même je vois que je manque de maitrise et de précision dans mes gestes … et peut être aussi d’observation …

Etape 6 : les derniers détails

Pour finir, une fois le papier un peu sec, j’accentue l’effet de perspective et de profondeur en renforçant les valeurs et les traits des premiers plans tout en laissant les autres plans progressivement plus dilués et plus flous.

Les troncs des arbres sont retravaillés avec des ombres en brun et pointes de noir, les branches plus fines sont dessinées au pinceau fin … On est là proche du dessin ou de la calligraphie où le trait trouve son expression dans la maitrise du geste et de la pression du pinceau.

Enfin, j’ajoute quelques petites touches orangées pour les feuilles dans les arbres, afin d’ amener un peu d’animation à la composition.

Voilà, mon aquarelle n’a pas la maitrise de celle réalisée par Guillem Fresquet, mais je suis assez content du résultat, de l’atmosphère et du rendu des couleurs, et surtout j’ai pris beaucoup de plaisir à la réaliser.

 

N’hésitez pas à vous exprimer dans les commentaires et à me donner votre avis.

à vos pinceaux …